Les differents types d’alimentation
¤ On a tous en memoire l’image d’un chat lapant du lait dans une ecuelle et pourtant les nutritionnistes felins proclament la nocivite du lait pour le chat.
Pourquoi ?
¤ Parce que pour pouvoir digerer le lait, un ferment digestif, la lactase, est indispensable. Le chaton nait avec ce ferment qui lui permet de digerer le lait maternel. Avec le sevrage et le passage naturel a l’alimentation carnee (la chatte, dans la nature, apporte des proies a ses petits) , la production de ce ferment devenu inutile ( il y a de moins en moins de lait a digerer) diminue puis disparait.
¤ Par contre, si on continue a donner regulierement du lait a un chaton, il continuera a produire un peu de lactase et pourra continuer a digerer le lait, plus ou moins bien d’ailleurs. En fait le chat, carnivore domestique, a essentiellement besoin d’une alimentation equilibree a base carnee que l’on trouve dans une nourriture specifique sensee lui apporter le meme equilibre nutritionnel que celui qu’il trouvait dans les proies, lorsqu’il vivait dans la nature.
¤ Il est essentiel de savoir que le chat est « equipe » pour bien digerer les proteines et meme les transformer en glucides sous forme d’energie immediatement utilisable (glucose) ou stockable (glycogene).Il est aussi bien adapte a la digestion des lipides (sans depasser 20% de sa ration, sinon risque d’obesite), par contre le chat est mal equipe pour digerer et assimiler les glucides : l’apport de « sucres » est deconseille, l’apport d’amidon doit etre limite (30 % maximum).Quant au fibres, elles ne sont pas digerees.
Dr V. BIOURGE, Docteur en Nutrition, SFF, 03 98, p17.
¤ Il existe 3 types de nourritures pour les chats :
- nourriture seche (les croquettes),
- nourriture humide (les boites ou barquettes),
- nourriture de menage (fait maison).
¤ La nourriture seche :
Ce sont les croquettes habituellement de 2 types, les « bas de gamme » et les « haut de gamme », la difference residant dans la composition.
Actuellement, les croquettes ont une composition equilibree en protides, lipides, supplements vitamines et mineraux et l’alimentation uniquement par croquettes est tout a fait possible.
Toutefois, l’origine des constituants des croquettes peut etre tres differente selon les fabricants : la base etant soit des farines animales ou vegetales soit des« viandes et sous produits animaux », la nature de la viande, tres variable, etant parfois precisee (b?uf, poulet, mouton, ou autres).L’intestin du chat y est aussi tres sensible, car le changement brutal de marque de croquettes est souvent suivi de troubles digestifs. D’ou d’importantes variations de resultats (croissance, aspect du poil) pour l’eleveur selon la marque choisie et quelques conseils de bon sens :
Ne pas croire qu’une croquette « appetente » pour le chat est de qualite : l’ « appetence » etant liee a des additifs bien connus des specialistes et non a la nature des constituants.
Ne pas se fier a la notion de prix : le meme fabricant a une gamme d’une dizaine de prix differents pour la meme
croquette, selon la quantite et selon votre qualite (particulier, eleveur, revendeur) : les importantes marges beneficiaires permettent toutes les variations possibles du prix de vente a 30 ou 50% pres.
Les croquettes specifiques pour une race de chat (composition ou forme du produit) font autant partie d’une etude de marketing que de necessites physiologiques.
Quelle quantite fournir chaque jour : sauf cas particulier (maladies, obesite), croquettes a volonte (car un chat s’autoregule) mais aussi EAU a volonte. Il est fortement conseille d’utiliser de l’eau en bouteille pour biberons, car l’eau « potable » du robinet, riche en chlore, n’est pas du tout souhaitable.
¤ La nourriture humide :
Ce sont les boites ou barquettes dont la composition annoncee, flatteuse pour le palais humain (du genre : darne de saumon aux petits legumes) l’est beaucoup moins quand on lit la composition : toujours « viandes et sous produits animaux » et 4% de saumon.
Tout cela fait partie du marketing, le maitre du chat souhaitant faire plaisir a son animal favori en fonction de ses gouts personnels.
Les boites ou barquettes, si elles sont de qualite, peuvent permettre un apport calorique correct avec parfois une acceleration du transit intestinal avec des selles odorantes: c’est la, outre le cout quotidien les seuls inconvenients de la nourriture humide.
Les aliments a bas prix sont en general moins riches en nutriments, ce qui entraine un surcroit de consommation reduisant de ce fait le benefice escompte.
¤ La nourriture de menage :
C’est ce que le proprietaire du chat prepare lui-meme.
Il est donc certain de la qualite des aliments qu’il prepare, c’est un grand « plus », mais l’equilibre nutritionnel entre les differents constituants du repas est souvent defaillant, d’autant que l’on pense toujours que ce qui est bon pour l’homme sera bon pour le chat.. Contrairement a ce qu’on peut penser, le risque de carences multiples est maximum.
D’autre part, la preparation du repas du chat est couteuse en temps et en argent avec des risques de carences inattendues et a effets retardes.
¤ Criteres de ces differents types de nourriture :
L’alimentation doit repondre a des criteres de quantite et de qualite :
La quantite :
Elle est fonction de ses besoins energetiques, qui varient en fonction de l’activite, de l’age, de l’activite sexuelle ( castration, gestation, allaitement…), de la lutte contre les variations de temperature. On a pu toutefois fixer des criteres journaliers d’estimation a 40 ou 50 Kcal/kg pour un chat peu actif, pouvant monter a 90 Kcal/kg pour un chat tres actif, avec une moyenne autour de 75 Kcal/kg. ( J.G. MORRIS)
La qualite :
Riche en proteines, pauvre en glucides, variable en lipides (moins de 20%), cette nourriture doit apporter en outre des complements indispensables a la vie du chat,qui bien souvent est incapable de les synthetiser lui-meme. Des exemples : le chat est incapable de fabriquer de la vitamine A a partir du carotene, de la vitamine D a partir des U.V. du soleil, de la taurine a partir d’un acide amine( la glycine), d’assimiler de l’oxyde cuivrique ( alors qu’il assimile de l’oxyde cuivreux), etc.…….Habitue a trouver dans les proies qu’il ingerait tout ce qui lui etait necessaire, il faut lui fournir maintenant tout ce qui est indispensable a son equilibre nutritionnel, a savoir : les vitamines A, B1, D, les acides gras essentiels (acide linoleique « omega 6 » et acide linolenique « omega 3 »), des mineraux ( Calcium, Phosphore, Potassium), des oligo-elements (Cuivre, etc). ( J.G. MORRIS)
Texte elabore par Mr Jean Desnos